XXII
Green estimerait par la suite que s’il y avait eu un moment où il aurait dû flancher, c’était bien celui-là : lorsqu’il avait ressenti cette impression de perte irrémédiable, aussi violente et soudaine que l’éclair lui-même.
Ses compagnons laissèrent échapper des cris, en raison de leur déconvenue et de leur surprise, mais Green demeura aussi silencieux que la saillie rocheuse sur laquelle il se trouvait. Il ne pouvait se mouvoir ou émettre le moindre son. Tout lui paraissait à présent inutile, alors pourquoi aurait-il pris la peine de bouger ou de parler ?
Cependant, Green était un être humain et, en tant que tel, il nourrissait de l’espoir même lorsque rien ne pouvait le justifier. De plus, il ne pouvait demeurer figé jusqu’au moment où le prochain éclair révélerait aux survivants la profonde prostration dans laquelle leur chef avait été plongé. « Il devait » agir. Était-ce important, que ses actes n’eussent pas la moindre signification ? Le simple fait de ce mouvoir répondrait aux exigences de son corps, et à cet instant seul ce dernier pouvait encore réagir. Son esprit restait, quant à lui, totalement paralysé.
Il cria aux autres de se disperser et de chercher dans les fourrés, sans pour autant s’éloigner, puis il entreprit de gravir la colline. Lorsqu’il en eut atteint le sommet, il quitta le sentier et pénétra dans la forêt, sur sa droite. Il se basait sur l’hypothèse que si les yachts étaient encore sur l’île, ce devait être en ce lieu. Il disposait de deux théories pouvant expliquer leur disparition. La première était que les Vings avaient repéré les embarcations et avaient envoyé une yole occupée par des hommes chargés de les pousser dans la plaine. Auquel cas, lorsque l’île avait entamé son voyage nocturne, les petits voiliers étaient restés derrière elle. L’autre théorie était également liée à la présence des Vings. Les sauvages avaient pu dissimuler leurs yachts après avoir envisagé la première hypothèse. Si c’était le cas, ils les avaient halés vers le haut de la pente la plus douce de la crique.
Et lorsque Green atteignit le point où, en toute logique, les indigènes auraient dû passer une corde autour d’un arbre et utiliser cette dernière pour hisser les yachts vers le haut de la colline, il vit les trois embarcations qui avaient disparu. Elles les étaient serrées côte à côte, dans une légère dépression se trouvant juste au-delà du sommet de la pente, et leurs coques avaient été dissimulées par des piles de buissons disposées devant eux. Toute personne qui n’aurait pas examiné attentivement la scène aurait naturellement pris leurs mâts pour des troncs d’arbres.
Green poussa un cri de joie, puis pivota sur lui-même et redescendit en courant annoncer la bonne nouvelle à ses compagnons. Il entra en collision violente avec un tronc. Il se releva, en jurant parce qu’il s’était écrasé le nez, trébucha sur un obstacle invisible, et tomba à nouveau. Ensuite, il lui sembla vivre un cauchemar de frustrations. Il se trouvait placé dans une situation où la nuit et les arbres s’étaient ligués contre lui, afin de le retenir et de le retarder. S’il n’avait rencontré aucune difficulté particulière pour gravir l’éminence, lors de la descente il ne cessait de s’égratigner les jambes, de meurtrir son nez, et de s’extirper hors des buissons d’épines. Sa confusion ne diminua pas le moins du monde lorsque l’orage cessa, car il s’était jusqu’alors guidé grâce aux fréquents éclairs. Et Dame Chance, qui n’appréciait guère les chocs qu’elle recevait, se glissa hors de la poche et disparut au sein de la forêt. Il lui cria de revenir, mais elle en avait assez de sa compagnie, pour l’instant tout au moins.
Il envisagea brièvement de s’agripper à la queue de l’animal et de se laisser guider au sein de l’obscurité. Mais Dame Chance était déjà loin et, de toute façon, il n’aurait jamais pu mettre cette idée en pratique. Il était plus que probable que la chatte se serait retournée contre lui et lui aurait griffé et mordu les doigts, tant qu’il ne l’aurait pas lâchée.
Il n’avait d’autre choix que de reprendre sa pénible descente.
Après s’être frénétiquement débattu pendant dix minutes, période au cours de laquelle il avait brusquement pris conscience qu’il s’était dirigé dans la mauvaise direction et s’était éloigné de la rive, il vit les nuages disparaître. En même temps que les lunes, il retrouva la vue et sa lucidité. Il rebroussa chemin et regagna rapidement la crique.
— Où étais-tu passé ? lui demanda Amra. Nous pensions que tu avais dû tomber dans la plaine.
— C’est à peu près la seule chose qui ne me soit pas arrivée, dit-il, à présent irrité de s’être perdu si facilement.
Il leur apprit où se trouvaient les yachts et ajouta :
— Il va falloir en faire redescendre un en le retenant par une corde, avant de pouvoir l’attacher aux bossoirs. Nous devrons pousser et tirer, nous aurons besoin de toutes les forces disponibles. Tout le monde sur la colline, y compris les enfants !
Avec lassitude, ils gravirent la pente jusqu’au sommet puis poussèrent un des voiliers vers le haut de la légère dépression dans laquelle ils se trouvaient, jusqu’au sommet de la colline elle-même. Green prit une des cordes humides posées sur le sol et la passa autour de l’arbre. Le tronc possédait un sillon dans lequel de nombreux câbles s’étaient creusés un chemin, au cours de semblables opérations. Il divisa les survivants en deux groupes et tendit une extrémité de la corde à l’un deux, dont il nomma Miran responsable. Puis il noua l’autre extrémité à un gros anneau métallique fixé à la poupe du yacht. Il ordonna alors à l’autre moitié des femmes de l’aider à pousser et fit franchir au voilier le sommet de l’éminence. Le véhicule se mit à rouler vers le bas de la pente, pendant que le groupe qui retenait la corde donnait du mou à la double boucle entourant l’arbre.
Lorsque le voilier fut arrêté à la hauteur des bossoirs, Green détacha le câble. La prochaine opération consisterait à pousser le yacht entre les appareils de levage, afin qu’il fût possible d’y attacher les câbles et de le soulever. Heureusement, un treuil était à leur disposition. Malheureusement, le treuil en question était manuel et avait été grippé par la rouille. Il ne fonctionnerait qu’en opposant une forte résistance et en émettant des grincements stridents. Non que ce bruit supplémentaire eût beaucoup d’importance, d’ailleurs, car les fugitifs avaient été tellement bruyants que seul le vent d’est avait pu empêcher les sauvages d’apprendre où ils se trouvaient.
Ce fut comme si le simple fait de penser à eux les avait fait surgir du néant. Grizquetr, qui s’était posté dans un pour monter la garde, leur cria :
— J’aperçois une torche ! Elle se trouve quelque part dans les bois, à environ huit cents mètres. Oh ! Il y en a une autre ! Et une autre !
— Crois-tu qu’ils suivent le chemin qui conduit jusqu’ici ? lui demanda Green.
— Je ne sais pas. Mais ils viennent dans cette direction, en zigzaguant. Ils errent comme Samdroo, lorsqu’il s’est perdu dans le labyrinthe de Miroirs de Gil-Ka-Ku le Ténébreux ! Oui, ils doivent suivre ce sentier !
Green se mit fiévreusement à attacher les cordes des bossoirs aux extrémités des essieux du chariot. Il était en sueur et lâchait des jurons chaque fois que ses doigts maladroits venaient se placer sur le chemin de sa hâte. Mais en réalité l’opération consistant à réaliser les quatre nœuds lui prit moins d’une minute, bien que le temps lui eût semblé s’écouler à une vitesse vertigineuse.
Après avoir ainsi fixé les câbles, il dut ordonner de descendre de l’embarcation à certaines femmes qui y avaient déjà pris place. Seules celles qui devaient s’occuper de très jeunes bébés et les enfants reçurent l’autorisation de rester à bord.
— D’après vous, qui va actionner le treuil ? aboya-t-il aux impatientes. Maintenant, au travail !
— Allez-vous rester sur cette île et nous abandonner sur ce yacht, en plein cœur de Xurdimur ? gémit une des femmes qui avaient pris place dans le petit voilier.
— Non, répondit-il, de la voix la plus calme possible. Nous allons vous descendre dans la plaine, mais ensuite nous regagnerons le sommet de la colline et lancerons les autres voiliers, afin d’empêcher les sauvages de les utiliser pour nous prendre en chasse. Dès que nous aurons terminé, nous sauterons dans le Xurdimur et irons vous rejoindre.
Notant que les femmes n’étaient toujours pas convaincues, et touché par leurs regards malheureux, il appela Grizquetr.
— Descends de cet arbre et monte à bord !
Le jeune garçon courut vers le bas de la pente et vint se placer à son côté, la respiration hachée et le regard relevé vers lui, attendant ses ordres, Green lui dit :
— Je te confie la garde des femmes et des bébés jusqu’au moment où nous irons vous rejoindre. D’accord ?
— D’accord, répondit Grizquetr qui souriait et gonflait la poitrine, en raison de l’importance de ses responsabilités. Je serai le capitaine jusqu’au moment où tu viendras me relever, c’est ça ?
— Tu seras le capitaine, et un bon, répondit Green en lui donnant une légère tape sur l’épaule.
Puis il donna l’ordre d’actionner le treuil et de soulever le petit voilier des plaines à une dizaine de centimètres au- dessus du sol. Dès que les rouages rouillés eurent rempli en gémissant leurs fonctions, il fit pousser le yacht au-delà de la bordure de l’île, puis le fit descendre vers la plaine. Le contact avec le sol s’effectua sans heurt. Les roues du yacht se mirent à tourner, l’avant se dressa légèrement en raison de la traction plus importante exercée par les câbles fixés à la proue ; ils laissèrent filer les câbles de poupe afin d’équilibrer la tension puis, obéissant à un geste de Green, les femmes qui se trouvaient à bord tirèrent sur les boucles qui se défirent simultanément. Ce ne fût qu’à cet instant que Green parvint à respirer presque normalement, car si l’un ou plusieurs de ces nœuds avait refusé de se défaire aussi rapidement que les autres, le yacht aurait été tiré d’un côté ou de l’autre et se serait en conséquence renversé.
Durant quelques secondes, il regarda le voilier qui s’éloignait, restant à leur hauteur en raison de son élan, mais s’écartant du rivage. Puis le yacht s’arrêta et se mit à diminuer au fur et à mesure que l’île poursuivait sa route. Il entendit s’élever du yacht le léger vagissement de sa fille Paxi. Cela brisa l’envoûtement qui l’avait momentanément paralysé. Il se mit à courir vers le haut de la pente, et cria :
— Suivez-moi !
Lorsqu’il atteignit le sommet de la colline, bien avant les autres, il prit le temps de porter son regard en direction des bois. Les torches s’agitaient, comme sur les vagues de la mer, et disparaissaient derrière chaque tronc. Et, d’un point de l’île, s’élevait le roulement des tambours.
Dame Chance jaillit hors des fourrés et sauta sur le genou de Green puis escalada sa chemise et alla se jucher sur son épaule.
— Ah, tu as été traîner avec des chats de gouttière. Mais je savais que tu ne pourrais résister à mon charme, pas vrai ?
Dame Chance ne répondit pas, mais fixa avec crainte la forêt.
— N’aie pas peur, ma belle. Ils ne toucheront pas à un seul cheveu de ma jolie tête blonde. Ni un seul poil soyeux de la tienne.
Entre-temps, les autres avaient finalement atteint le sommet de l’éminence, en soufflant et en haletant. Il leur fit prendre place derrière le yacht et leur ordonna de le pousser. Une minute plus tard, l’embarcation roulait vers le bas de la colline. Lorsqu’elle bondit par-dessus le rebord puis retomba dans la plaine, où elle s’écrasa, les rescapés du naufrage durent faire des efforts pour ne pas hurler leur joie. C’était une bien maigre vengeance pour tout ce qu’ils avaient enduré, mais c’était malgré tout une vengeance.
— A l’autre, maintenant, dit Green. Ensuite, prenez vos jambes à votre cou comme si vous aviez tous les démons de Gil-Ka-Ku à vos trousses.
En grognant, ils poussèrent le dernier voilier vers le haut de la légère déclivité, puis ils unirent leurs forces pour la poussée finale qui l’enverrait à son tour faire son dernier voyage.
Et, à cet instant, des sauvages qui avaient précédé les porteurs de torches jaillirent hors de l’obscurité des bois.
Green leur jeta un bref coup d’œil et comprit qu’ils allaient se trouver entre la rive et leur groupe. Non seulement ils surpassaient en nombre ses propres troupes, car ils étaient une dizaine, mais il s’agissait également de guerriers redoutables contre lesquels il ne pouvait opposer que des femmes. Et les sauvages étaient armés de lance, alors qu’ils ne disposaient que de coutelas.
Il ne perdit pas de temps à étudier la situation.
— Tout le monde à bord, à l’exception de Miran et de moi ! ordonna-t-il d’une voix forte. Ne discutez pas ! Montez ! Nous allons passer au milieu de leur groupe ! Couchez-vous sur le pont !
En hurlant, les femmes enjambèrent le bastingage et s’allongèrent. Dès que la dernière fut à bord, le Terrien et Miran collèrent leurs épaules contre la poupe et poussèrent. Durant une seconde, ils crurent que leurs forces réunies ne pourraient suffire et regrettèrent que les femmes n’aient pas poussé le yacht un peu plus loin.
— Nous n’avons pas le temps de les faire redescendre pour venir nous prêter main fort, haleta Green. Allez-y, Miran, remuez votre graisse ! Poussez, bon Dieu, poussez !
Il lui sembla que sa clavicule allait se briser et qu’il n’avait jamais trouvé du bois aussi dur et tranchant de toute sa vie. Il était certain que l’embarcation refuserait avec obstination de bouger d’un millimètre, jusqu’au moment où les cannibales arriveraient in extremis pour la sauver de la destruction, comme la cavalerie. Ses jambes tremblaient et ses intestins se tordaient en tous sens, tels des serpents, heurtant ça et là les parois de son ventre, à la recherche du point faible par lequel ils pourraient jaillir à l’extérieur, loin de cet homme qui les soumettait à de pareilles contraintes.
Ils entendirent les hurlements poussés par les guerriers rassemblés en contrebas, puis le martèlement de leurs pieds, alors qu’ils montaient à la charge.
— C’est maintenant ou jamais ! cria Green.
Son visage avait un grand nombre de points communs avec ses veines, et il était certain qu’il allait éclater sous la pression sanguine. Mais le yacht avançait finalement, avec lenteur et en gémissant (à moins que ce fût lui ?), et il commença à prendre de la vitesse, trop de vitesse, vers le bas de la pente. Trop de vitesse, car il lui fallait à présent le rattraper à la course, saisir la lisse et se hisser à bord. Et, comme si cela ne suffisait pas, il devait également tirer par la main Miran, qui n’était pas assez leste pour y parvenir seul.
Heureusement, Amra eut la présence d’esprit d’agripper la chemise de Miran et d’aider à le hisser. Il bascula par-dessus le bastingage, en hurlant de douleur comme son gros estomac était éraflé par l’ébène, mais sans lâcher pour autant sa bourse emplie de pierres précieuses.
Dame Chance avait déserté l’épaule de Green lorsque ce dernier avait commencé à pousser. A présent, elle miaulait doucement se serrait contre lui, effrayée par les soubresauts du pont et le grondement des roues, pendant que le petit voilier gagnait encore de la vitesse sur la pente.
Green attira l’animal dans le creux de son bras, afin de le protéger, puis il se recula sur son coude dans le but de voir ce qu’il serait possible de voir. Ce qu’il vit n’était autre qu’une lance qui volait droit sur lui. Elle passa si près qu’il crut sentir le tranchant acéré de sa pointe l’égratigner, mais le cri de femme qui s’éleva aussitôt n’était pas le fruit de son imagination. Cette voix était trop semblable à celle d’Amra pour qu’il pût douter qu’elle avait été blessée. Cependant, il n’eut pas le temps de se tourner pour s’en assurer. Un insulaire venait d’apparaître sur le côté du yacht et, comme le pont était au niveau de sa poitrine, cet homme pouvait les voir sans peine. Son bras se lança en arrière puis bondit en avant, et la lance qu’il tenait s’envola en direction de Green.
Non, pas de Green, mais de Dame Chance. Un autre guerrier, qui se trouvait un peu plus bas sur la pente, hurla quelque chose et visa à son tour la chatte. De toute évidence, les félins, avaient perdu leur statut de créatures sacrées, sur cette île. Leurs anciens adorateurs devaient se considérer trahis par leurs mascottes et estimaient qu’elles méritaient la mort.
Cependant, Dame Chance avait le bonheur d’appartenir à une espèce possédant neuf vies. Aucune de ces pointes tranchantes comme des rasoirs ne tomba très près d’elle. Et, quelques secondes plus tard, ils laissèrent derrière eux les sauvages qui gesticulaient et hurlaient sur la pente, ou gisaient inconscients, au point où le voilier les avait heurtés. Ce dernier accéléra encore, en raison de la déclivité, bondit violemment lorsqu’il s’engagea sur la saillie rocheuse, et s’envola. Green se colla contre le pont, en espérant ainsi amortir quelque peu la chute d’un mètre vers la plaine.
Cependant, il se sépara du pont, flotta dans les airs, et vit le plancher se ruer vers lui.
Il se produisit un bref interlude d’obscurité, avant que Green ne s’éveillât et ne prît conscience que la rencontre entre le pont et son visage n’avait fait aucun bien à ce dernier et pouvait au contraire avoir provoqué des dommages importants. Il en eut la confirmation lorsqu’il cracha ses deux incisives. Cependant, la souffrance était largement compensée par l’onde de joie qui l’avait envahi, en constatant qu’ils avaient réussi. Car l’île s’éloignait sur l’étendue plane et baignée par le clair de lune du Xurdimur, pendant que les cannibales hurlaient et bondissaient de colère et de frustration sur sa rive, incapables de se décider à sauter dans la plaine et poursuivre les fuyards. Leurs foyers se trouvaient dans cette fie, et ils n’étaient pas disposés à les abandonner par simple désir de vengeance.
— J’espère que les Vings vous extermineront au lever de l’aube, marmonna Green.
Avec lassitude, il effectua une opération douloureuse. Il se releva et parcourut du regard ce qui subsistait du clan Effenycan. Amra était indemne. Si c’était bien elle qui avait hurlé, lorsque la lance était passée juste au-dessus de Green, il s’était agi d’un simple cri de frayeur. Quant à la lance, elle s’était plantée à la base du mât et sa pointe disparaissait de moitié dans le bois.
Il descendit sur le sol afin d’examiner les dommages provoqués par cette chute d’un mètre. Une des roues s’était déboîtée et l’essieu était faussé. En secouant la tête, il s’adressa à ses compagnons.
— Ce yacht est inutilisable. Il va falloir se mettre en route, nous avons un voilier à prendre.